Articles
Part1: la genèse / création de la scène

Part1: la genèse / création de la scène

La construction War for Macragge 745.M.41 - Le 17 juillet 2010

Liens vers :

La construction, la peinture du Carnifex, la peinture du Space Marine, la peinture du socle, la pièce finie.

LA GENÈSE.

Avant de rentrer dans le vif du sujet il me semble logique d’expliquer le pourquoi de la réalisation de ce duel/diorama.

Premièrement je voulais réaliser une entrée « ultra fluff » dans le cadre d’une future participation au Golden Demon UK 2009. D’idées en idées, je me suis finalement arrêté sur la confrontation la plus logique et la moins originale au sein de l’univers de 40K, un Ultramarine face à un Tyranide, et plus précisément un Carnifex. Le tout peint dans des couleurs les plus proches possibles des officielles de GW.

La suite me dirigea vers l’envie de réaliser une confrontation non pas dynamique, mais plus proche d’une scène figée, où les combattants se jaugent les yeux dans les yeux avant de se jeter dessus. Comme dans les Western en fait. Il a fallut dès lors réfléchir à la scène. Afin de bien coller au thème je me suis dirigé vers une confrontation sur la planète originelle des Ultramarines, Macragge, à l’époque de son invasion par les Tyranides en 745.M.41. La confrontation devenant ainsi logique et réaliste. Macragge étant une planète rocheuse et glacée, le socle devait donc comporter de tels éléments.

N’en ayant pas réalisé depuis longtemps cela allait me permettre de tester à nouveau ces effets de matière. Une fois cela défini, il a fallut réfléchir au rôle de chacun. Le marine devint rapidement une sorte de gardien des frontières Impériales, celles-ci symbolisées par de futures colonnes en marbre. Il sera armé d’un couteau et devra surtout tenir le plus fièrement possible une bannière à la sauce Aquilifer Romain. Obligatoire en tant que gardien symbolique du territoire Ultramarine :-D . Non ? Ah bon ben tant pis :) ! Le Carnifex se retrouva lui cantonné au rôle du vilain agresseur stoppé au bas d’une falaise, sur lit de roches et de glaces, défiant le gardien d’un cri strident.

Ce qui finit de me déterminer dans la réalisation de ce projet fut la beauté du kit du Carnifex, sculpté par Jes Goodwin lui-même, ainsi que l’envie de me réconcilier avec la peinture du bleu et des Space Marine en général.

Maintenant que le blabla est passé, passons au pas à pas. Et donc aux choses intéressantes :-D !

La construction

Première photo, première impression. Je commence un peu moins de deux mois avant le concours ! Bravo Julien !


Je commence par découper mon socle carré, en enlevant le dessus de celui-ci. Je le colle sur mon socle de présentation.

Il faut passer à la préparation des figurines. Je monte le kit, le prépare et enlève toutes les lignes de moulage à l’aide de papier de verre, et comble les joints entre les différentes pièces à l’aide de Milliput Yellow grey.

Je réalise un joint de Milliput entre la bordure du socle et celui de présentation afin d’être sûr de disposer d’une étanchéité parfaite. Devant couler de la résine, je préfère jouer la carte de la sécurité afin de ne pas voir de résine couler sur le socle de présentation. Il deviendrait dès lors inutilisable. Or, la résine étant une des dernières étapes du projet, et étant très juste niveau timing, je ne peux pas prendre le risque de détruire le socle à quelques jours du concours. Il faut donc être prévoyant et consciencieux dès le départ.

Je commence à poser quelques masses pour le sol. J’use de Plastiroc, une pâte économique (3.5euros le kilo) en partie à base de papier. Elle se lisse à l’eau et se travaille sans difficulté. Inconvénient, de part sa partie papier, elle s’arrache aisément, il ne faut donc surtout pas l’utiliser en prévision d’un support d’une partie lourde.

Je teste la position du Carnifex par rapport à l’essai de volume du socle.

Comme dit plus haut, pas de support de poids sur le Plastiroc. Vu la position choisie pour le Carnifex, il me faut arracher du plastiroc et le remplacer par du Milliput pour ne pas risquer de voir ma surface se casser sous les futurs ajouts de masse.

Et pour accélérer le séchage, rien de mieux que de placer le tout sous ses lampes !

Je continue de monter le tout au Milliput. Je marque les formes des pieds du Carnifex aux endroits prévus pour leurs insertions. Cela me permet de définir exactement l’emplacement de collage du monstre.

Dans l’espace dessiné, je pose des boulettes de Milliput.

Je mouille les boulettes avant d’y poser les pieds du Carnifex. En effet non mouillé les pieds adhérent à la pâte, et en voulant les décoller on arrache tout simplement les boulettes. L’eau permet donc de créer l’empreinte sans risque d’arrachement au décollage.

Une fois sec, j’utilise les volumes du sabot (ici des éclats) pour tracer un repère. Encore une fois cela pour être sur du montage final.

Avec de la Patafix (Pâte à fixer et détacher à l’infini) je pose le socle de manière à ce qu’en étant assis, je le vois tel que les spectateurs le verront une fois posé sur une table. Cela permet de construire sa composition sans se tromper.

Avec de la carte Plastique je construis un coffrage pour deux côtés de mon socle. L’un servira à recueillir de la résine, l’autre à construire de la roche sans que celle-ci ne touche les rebords plastiques du socle.

On va tiger le Carnifex. Pour cela j’use d’un foret et d’une perceuse à main, ainsi que d’une tige de laiton.

On perce les sabots, et avec de la colle on y insère des tiges coupées à une longueur choisie.

Je superpose mes pieds tigés aux endroits de fixation en étant sûr de l’angle et de l’emplacement. Avec un stylo je marque l’emplacement de la tige.

Puis je perce.

Le Carnifex rentre dans son emplacement sans décalage. Je passe ensuite à la mise en forme de la falaise où sera posé le Marine. Pour cela je créer un patron en Milliput qui soutiendra la structure à venir.

Je prends soin de laisser un côté lisse au niveau de l’insertion de la falaise côté Carnifex. Cela en vue d’y poser des tiges de soutien. En effet vu la masse de la future falaise, ne pas avoir de squelette de soutènement pour la relier au socle revient à prendre le risque de voir cette dernière se fissurer sous son poids.

J’applique de la peinture aux extrémités des tiges.

J’imprime ainsi une empreinte sur le patron de la falaise.

Je n’ai plus qu’à forer le tout et à coller l’ensemble.

Je prépare des lamelles de FIMO, dont certaines reçoivent l’empreinte des tiges reliant la falaise au socle.

Je commence ainsi à poser les masses de la falaise et à tester l’emplacement du Space Marine. Je fais cuire mes boulettes séparément et les colle ensuite, ne pouvant faire passer le socle au four.

Le dessus de la falaise va être réalisé avec un support en carte plastique. Je dessine donc la forme voulue à l’aide d’un stylo indélébile.

Je découpe et colle le tout.

Je continue mes tests de composition.

Je fixe le dessus de la falaise avec du Green Stuff.

Je refais quelques lamelles de FIMO que je fais cuire directement.

Je les découpe et colle des petits bouts afin de continuer à créer la structure et surtout la forme de ma falaise. Cela permet aussi de garder de nombreux espaces creux à l’intérieur, afin que celle-ci ne soit pas trop lourde au final.

Avec du scotch de masquage je cache le socle de présentation. Devant utiliser de la résine et l’aérographe plus tard dans la création cela me permet d’y aller franchement sans risquer de peindre ou de faire couler du produit sur le socle. Et donc de le détériorer.

La forme de la falaise telle qu’elle était avant de passer au travail de texture de la roche.

Je prépare un mélange composé à 1/3 de Milliput, et donc à 2/3 de FIMO. Une fois mélangé je prépare plusieurs morceaux que je mets en forme pour coller avec la forme de la falaise.

Une fois cuit, il me suffit d’arracher la surface à l’aide d’un scalpel petits bouts par petits bouts. Je coupe plus ou moins profondément dans la pâte pour ne pas avoir une surface uniforme. Magie, le mélange milliput/FIMO permet d’obtenir une texture rocheuse sans efforts ! Pratique lorsque l’on est pressé et que l’on a une énorme surface de roche à créer sans avoir à la réaliser entièrement à l’outil.

Il ne reste plus qu’à coller ma roche morceau par morceau. Attention ces derniers ne sont pas collés aléatoirement. Il faut garder un aspect réaliste, cohérent, et surtout qui suit le dessin de la forme de la falaise préalablement réalisé. Toujours dans un souci de respect de la composition.

On garde les petits copeaux. Ils serviront pour les raccords.

Il faut combler certains trous et écarts. D’où le fait de garder des copeaux.

Je pose des boudins de Milliput dans les écarts. Puis à l’aide d’un copeau je créer l’empreinte de la texture rocheuse.

Les raccords sont ainsi comblés et je garde la même texture sur toute la surface.

Le vétéran Space Marine.

Je commence par couper le bras gauche du torse de Chronus (Warhammer 40.000, Games-Workshop).

Puis je récupère un bras gauche tenant une épée dans la boite de commandement Space Marine. Je coupe l’épée, la garde de celle-ci et fore un trou dans le centre de la main pour y glisser le futur manche de la bannière.

Je perce l’épaule et le bras gauche afin d’y insérer une tige.

Avec du papier de verre (grain 400) j’enlève les lignes de moules.

Je colle ensemble les deux parties, puis je recrée une jonction avec du milliput.

Avec du GreenStuff je refais les joints séparants le torse des plaques d’armures du bras.

Par ajout de petits boudins de milliput que je ponce au fur et à mesure de leur séchage, je recrée les plaques d’armures.

LES COLONNES.

On passe maintenant aux colonnes. Pour les réaliser j’ai tout simplement coulé du plâtre à l’intérieur de pailles choisies pour leur diamètre. Avant de couler le plâtre j’ai pris soin de boucher la partie qui sera tête en bas à l’aide de scotch afin de réaliser un joint étanche.

Je réalise grossièrement un entonnoir dans lequel le plâtre est coulé à l’aide de papier aluminium.

Le plâtre (plâtre résine de la marque gédéo) est mélangé avec de l’eau jusqu’à obtenir une pâte épaisse mais assez liquide pour la couler aisément.

Je coule ensuite le tout dans les pailles. Je les fixe verticalement à l’aide de Patafix à la boite contenant le plâtre. Le temps de séchage est rapide (environ 5/10 minutes). Par mesure de sécurité je laisse le tout reposer tranquillement une demi-heure.

Une fois le plâtre sec, je coupe les pailles en trois morceaux de tailles décroissantes. Je les fixe ensuite à la patafix sur le socle, toujours pour tester la composition et voir si les hauteurs sont bonnes ou s’il faut les réduire un peu. Le sommet des pailles est taillé au scalpel pour obtenir un effet de cassure de pierre réaliste.

Une fois les emplacements déterminés, je crée des repères au marqueur indélébile.

Les colonnes sont ensuite tigées, des trous sont percés dans le sommet de la falaise afin de les y insérer conjointement aux repères précédemment notés, le tout est collé, et je jointe les espaces avec du milliput.

RETOUR SUR LE SOCLE.

Tout le monde dispose de figurines ayant servi à du cannibalisme sauvage dans le but de récupérer une main ou autre détail insignifiant. Pour ma part j’ai en plus de cela un stock de figurines que je ne peindrais jamais… Vous aussi ! Incroyable !

Afin de gagner du poids sur le côté droit de ma scène (côté gauche spectateur), voici ce qu’il est advenu de ses pièces destinées à prendre la poussière.

Elles sont ensuite noyées dans le GreenStuff. Puis le milliput.

Toujours dans une optique de gain de poids, tout le torse du Carnifex se voit rempli de plâtre. Je l’y verse à l’aide d’un entonnoir à décantage (pour les parfums en général) que ma tendre et chère m’a donné… après que je me sois cassé la tête pour verser le plâtre dans les colonnes. Aimons les femmes, nous ne serions rien sans elles.

Pendant ce temps la position du marine a été définie. Je réalise donc mes traditionnels repères, et procède comme avec le Carnifex en forant le sol pour y glisser le marine et les tiges collées dans ses pieds.

Je colle ensuite de la roche au niveau du rajout côté droit, et fini de faire disparaître les pauvres figurines découpées sauvagement.

ALLER-RETOUR ENTRE SPACE MARINE, CARNIFEX ET DÉCOR.

Il est temps de passer au Marine. Je décide de le grandir légèrement. Je colle donc une tige entre le bassin et le torse, mais de manière à laisser un écart entre les deux parties. Je comble ensuite cet écart avec du milliput. Puis je rajoute de la matière et la travaille de manière à refaire la plaque d’armure du bassin.

Des petits ajouts de roches sont faits un peu partout. Et on commence à se diriger vers la fin de la construction.

Je passe ensuite au repositionnement du torse du Carnifex afin de lui donner une pause moins courbée et plus en direction du marine. Je fais aussi en sorte que les regards des deux protagonistes soient bien l’un en face de l’autre. Western spaghetti power. Pour cela je comble certains joints de la colonne vertébrale du Carnifex et surtout je perse le torse selon un angle précis.

Je passe ensuite à la texture du sommet de la falaise. Soit avec un peu de Plastiroc, mais majoritairement avec ma roche et du milliput.

Pour la texture du sol je procède comme suit. Tout d’abord je pose une fine couche de milliput.

Puis je frotte un pinceau gomme sec sur la surface. Toujours dans le même sens.

En répétant l’opération on obtient ceci.

Je continue la légère transformation du marine. Je dois lui rajouter de longs parchemins au niveau du bas du torse, sous les sceaux de pureté de la sculpture originale. Pour y parvenir je récupère de la feuille de plomb épaisse (dénichée sur une bouteille de Rhum).

Je la place sous le sceau, trace un repère, la découpe et la met en forme. Pour cela je prends en compte la dynamique générale du mouvement du diorama, et fait en sorte d’imaginer un vent allant en direction du Carnifex. Ce qui est plus graphique qu’un vent allant en direction du marine.

Ainsi les envolées de parchemins suivent l’angle de descente de la pente de la falaise, et vont en direction du Carnifex. Le regard en se posant sur le marine conduit donc directement, et naturellement sur le Carnifex. Ce qui n’aurait pas été le cas dans un sens de vent contraire.

Je créer aussi d’autres parchemins plus fins à l’aide de feuille de plomb issue de bouteilles de vins. Sur ces derniers je pose un sceau de pureté en GreenStuff. Pour les faire il suffit de poser une boulette à la taille voulue, et de l’écraser en son centre.

Il ne reste plus que la bannière à réaliser et à sous-coucher le tout !

Je rajoute au passage du scotch de masquage au niveau de la bordure du socle plastique noir afin de ne pas le recouvrir de sous-couche blanche. C’est une simple habitude de confort. On remarque que les bras sont sous-couchés séparément. Cela afin de les peindre à part pour atteindre plus facilement toutes les parties du Carnifex.

Je finis par la bannière. Sur une tige de laiton je viens coller un symbole ForgeWorld que je surplombe d’un aigle Impériale plastique, issu de la grappe de commandement Space Marine. Au milieu de la plaque FW je viens coller deux barres transversales, cela en vue de réaliser deux fanions volant au vent.

Les espaces entre les barres transversales sont jointés, et la bannière est à son tour sous-couchée.

On peut passer à la peinture !

Il m’aura fallut environ entre 15 et 20 heures étalées sur un mois pour toute la construction et préparation du duel.

Réflexions sur le travail de composition

Je finis enfin par une explication sommaire du travail réalisé sur le sens de lecture et de composition de la pièce.

Tout d’abord la longueur de la falaise a été calculée en fonction de la longueur allant du bout de la queue du Carnifex au milieu du socle plastique. Concernant la hauteur, largeur et profondeur de la falaise tout a été calculé selon les proportions du Carnifex afin de ne pas déséquilibrer la pièce. J’ai donc travaillé sur un effet de symétrie.

La pièce a d’ailleurs été réfléchie pour être inscrite dans un losange virtuel. On repère aisément les grands axes de celui-ci :

- Trait imaginaire créé par la pente allant du sommet de la falaise jusqu’au milieu du socle plastique,

- Pente allant du milieu du socle jusque sous le pied du Carnifex, et dont le trait imaginaire continue avec la queue de ce dernier et se termine en sa pointe.

- Trait imaginaire allant du bout de la queue, remontant la courbure du dos, et remontant jusqu’à la première colonne.

- Et dernier trait allant du haut de la première colonne jusqu’à la pointe de la falaise.

Ainsi le regard du spectateur ne quitte jamais la pièce mais reste encré en son centre. On le voit sur les photos de la pièce peinte, mais l’inclinaison de la bannière a d’ailleurs été choisie de manière à être parallèle à la pente de la falaise. Tout cela ne représente qu’une infime partie des exemples à citer mais j’espère que cela vous donnera des pistes de réflexion sur la manière de jouer avec le regard du spectateur pour le conduire là où vous le désirez.

Bien sûr la grande majorité de ce travail se fait inconsciemment, en regardant sa pièce encore et encore et en positionnant tel ou tel élément jusqu’à parvenir à un résultat plaisant.

Liens vers :

La construction, la peinture du Carnifex, la peinture du Space Marine, la peinture du socle, la pièce finie.

One Comment to Part1: la genèse / création de la scène

  1. Pingback: Short notice Demons and a much taller Predator | The Goldfish of Justice



Les derniers articles
Commandes


Copyright © : "Toutes les images et marques présentent sur ce site sont la propriété de leurs auteurs/détenteurs exclusifs. Les Pdfs présents dans la partie "publications" sont la propriété des éditions Thermopyles, et nous les remercions de nous autoriser à les diffuser.